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« J’ai transformé une ensileuse en faucheuses automotrices »

Matthieu Duplaix a remplacé son ancienne faucheuse automotrice par une ensileuse d’occasion qu'il a modifiée.

Matthieu Duplaix a complètement modifié une ensileuse New Holland, pour adapter une barre de coupe et un groupe de fauche dessus.

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Agriculteur et entrepreneur sur la commune d’Azay-le-Ferron, dans l’Indre, Matthieu Duplaix est à la tête de l’exploitation familiale de 175 ha et gère en plus une ETA. Pour remplacer sa Claas Maxi Swather (faucheuse-andaineuse automotrice), le chef d’entreprise a investi à la fin de 2021 dans une ensileuse New Holland FX 38 d’occasion. Il a alors adapté celle-ci pour lui greffer une coupe à tapis Honey Bee ST Swather de 10,90 m, affectée à couper et andainer les cultures à battre, ou un groupe de fauche Samasz de 9,40 m, destiné au fourrage.

L'entrepreneur a monté sur sa machine, une coupe à tapis Honney Bee. Elle est destinée à faucher et andainer les céréales. ( ©  P. Denis/GFA)

Un cahier des charges précis

Au moment de renouveler son ancienne faucheuse andaineuse automotrice, l’agriculteur avait un cahier des charges très précis. Tout en restant sur une automotrice, Matthieu voulait gagner en débit de chantier. Il souhaitait également pouvoir monter un groupe de fauche à disques sur sa future machine. « J’ai choisi de partir sur une New Holland FX 38, c’est une machine robuste et puissante (414 ch). De plus, l’entreprise I2J solutions propose un kit de relevage, destiné à cette machine, pour atteler une coupe. Celui-ci comprend les vérins, les flexibles et le tablier d’attelage. J’ai tout de même dû le faire adapter à mes besoins. J’ai fait ajouter des vérins de dévers pour travailler sur des sols irréguliers et pour passer les obstacles dans certaines parcelles. De plus, la course des vérins de levage et de cavage a été rallongée par rapport au modèle de base. La société a également dû renforcer le kit pour qu’il supporte le poids de la coupe ou du groupe de fauche. Ensuite, j’ai dû m’adapter en ajoutant des circuits hydrauliques pour alimenter les deux vérins de cavage et celui dévers », indique Matthieu.

Lors de la réception de la machine, Matthieu a effectué une révision de fond en comble pour repartir sur des bases saines. Il a démonté certains organes pour les réparer, ou pour les revendre. « La goulotte, le groupe éclateur ainsi que le cueilleur ont été revendus.Tous ces changements effectués sur l’ensileuse m’ont imposé de modifier complètement les circuits électriques car la machine se mettait en sécurité à cause des éléments enlevés », explique Matthieu.

Quatre pompes hydrauliques

« En plus du kit, d’autres modifications ont été nécessaires pour adapter la machine à mes besoins. Je me suis adressé à la société Hydrokit afin qu’ils conçoivent un kit hydraulique répondant à mon cahier des charges. Je me suis ensuite attaqué à l’installation de ce nouveau circuit hydraulique. J’ai d’abord ajouté un gros réservoir d’huile, fabriqué sur mesure, puis je l’ai installé sur la machine. »

Celui-ci vient alimenter le circuit, composé notamment de quatre pompes et de 12 lignes hydrauliques. Celles-ci sont munies de distributeurs PVG Danfoss. Ils ont l’avantage d’avoir un débit réglable dans les deux sens et d’être dotés d’un levier manuel qui peut servir en cas de problème. « J’ai fait programmer un calculateur avec le logiciel Plus + 1 Danfoss. Grâce à ce dernier, la vitesse des différents éléments s’adapte à ma vitesse d’avancement. Le débit hydraulique de la machine peut donc être proportionnel à l’avancement. »

Le circuit hydraulique est muni de son propre système de refroidissement. Il peut ainsi monter jusqu’à un débit de 243 l/min sans surchauffe. ( ©  P. Denis/GFA)

Deux besoins différents

Quatre multicoupleurs sont prévus à l’avant de la machine pour raccorder hydrauliquement la coupe HoneyBee. Cette dernière fonctionne uniquement par hydraulique. Elle a d’ailleurs été modifiée pour que Matthieu puisse contrôler indépendamment les vitesses du rabatteur, des scies à colza et des tapis.

De son côté, le groupe de fauche Samasz est entraîné par une prise de force. Un cardan a donc été installé au milieu du kit d’attelage. Le mouvement est repris sur la poulie d’alimentation de l’ancien rotor. « Il a fallu résoudre le problème de la vitesse de rotation de cette poulie, trop élevée pour la faucheuse. Un système de réducteur muni de 12 poulies et de 12 courroies a été conçu et installé. Celles-ci entraînent un cardan équilibré, fait sur mesure par une entreprise spécialisée. Autres subtilités, la faucheuse Samasz était conçue pour être montée à l’arrière d’un tracteur, j’ai donc dû inverserle sens de tous les boîtiers », se souvient Matthieu.

Le groupe de fauche utilisé est un Megacut-R 941 H de chez Samasz. Celui-ci mesure 9,40 m de largeur. ( ©  P. Denis/GFA)

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